Le tabac Ichtertz
Période : 1960 à 1969 : années 60
Le tabac ICHTERTZ
Document : Le tabac Ichtertz.
En 1989, le tabac Ichtertz était tenu par Rémy, le petit fils de Xavier (Eugène Xavier 1895-1974) et son épouse Régine née Sensenbrenner de Boersch.
Xavier avait acquis ce tabac en 1949, suite au décès de Mme Luitz Stéphanie née Graff. Xavier Ichtertz, qui a épousé Léonie Maetz, avait une vie professionnelle bien remplie, il a exercé, pratiquement simultanément, pas moins de 5 métiers :
– cultivateur,
– viticulteur, il avait également un diplôme de pépiniériste viticulteur,
– électricien,
– limonadier,
– aubergiste et enfin marchand de tabac.
L’auberge que tenait Xavier et Léonie Ichtertz se situait à l’actuel numéro 87 de la rue du Général de Gaulle juste en face du puits à six seaux de la place de la République.
Le Café Ichtertz, nommé « Gastwirtschat Zum Rathaus » pendant la guerre, occupait la partie gauche de cet immeuble séparé verticalement en 2, partie droite appartenant à M. Graff, marchand de tabac.
Le bureau de tabac était tenu par Mme Luitz Stéphanie (1881-1949) fille de Graff Louis (1837-1918) et épouse de Luitz Eugène, menuisier. Le recensement de 1866 mentionnait déjà le bureau de tabac de M. Graff Louis (1837-1918) à la même adresse mais qui était à l’époque le n°35 de la Grand Rue. En 1918, il a été repris par sa fille Stéphanie (1881-1947), qui a épousé en 1922 M. Eugène Luitz, dont l’atelier de menuiserie se situait au fond de la rue des Boulangers.
Après le décès de Stéphanie Luitz, en 1949, Xavier Ichtertz et son épouse Léonie ont racheté cette partie de l’immeuble et ont exploité le café mais aussi le débit de tabac à la même adresse qui est devenue entre-temps le 357 de la rue du Général de Gaulle.
Au début des années 1950,Xavier Ichtertz rachète également le restaurant Goldbach qui deviendra plus tard le restaurant « Zum Zittgloeckel ».
Le bureau de tabac prendra ensuite la place de l’ancien café.
Les époux Xavier et Léonie Ichtertz eurent 3 enfants, 3 garçons :
– Etienne (1924-1980), le père de Rémy a repris une partie des professions de son père : l’électricité et le débit de tabac tout en donnant encore un coup de main à ses parents dans les champs et les vignes. Il était fortement impliqué dans la vie locale en tant que conseiller municipal.
– Lucien (1927-2011) a repris la limonade, le commerce de boissons (bière Mutzig) et le restaurant.
– Paul (1928-2004) a démarré un commerce de radio, télé, électro-ménager.
Etienne, grandement aidé par son épouse Jacqueline née Geistel native de Duttlenheim. ont pris en charge le débit de tabac en 1956. La charge de receveur buraliste se voit attribuer des fonctions supplémentaires des contributions indirectes qui ne disposaient pas de bureau à Rosheim.
Il faut dire que les horaires du débit de tabac convenaient parfaitement à ces nouvelles missions et permettaient d’être au service de la population tout au long de la journée.
Pour assurer ces nouvelles missions : Etienne embaucha une « Auxiliaire des Contributions Indirectes », Marie Thérèse Wilhelm qui exerçait au bureau de tabac jusqu’à la création d’un bureau de recette locale en 1970, d’abord rue Braun puis au-dessus de la Perception.
En plus de la vente de tabac, cigares et cigarettes, on y trouvait les papiers timbrés nécessaires pour l’enregistrement de toutes les transactions, les timbres fiscaux nécessaires aux papiers officiels, la vignette automobile, instaurée en 1956 pour garantir un revenu minimum aux personnes âgées de plus de 65 ans et qui a perduré jusqu’en 2000 pour les voitures particulières et 2006 pour les véhicules utilitaires, les déclaration de stock et de récolte pour les agriculteurs et viticulteurs, les titres de transport pour les alcools « les congés ». Etienne exerce également la très officielle fonction de « gardien des chapiteaux » qui consiste à garder les cols-de-cygne des alambics des bouilleurs de cru (la législation interdit aux particuliers de posséder chez eux un alambic complet).
En 1964, l’immeuble du 87 de la rue du Général de Gaulle (anciennement n°357) est complètement transformé. Et ce n’était pas une mince affaire de regrouper l’ancien restaurant et le débit de tabac dans un même local, c’était précédemment deux locaux distincts avec 2 hauteurs de sols différentes.
Au décès prématuré d’Etienne en 1980 , son épouse Jacqueline assura l’exploitation jusqu’en 1986 et c’est son fils Rémy, né en 1954, qui reprend le débit de tabac et l’entreprise d’électricité. Les deux activités sont clairement séparées en 1996.
Remy et son épouse Régine, feront vivre ce débit de tabac jusqu’en 2017. Mais l’activité à progressivement changé : à la vente de tabac s’est ajouté la vente de jeux.
Au départ la vente des billets de la Loterie Nationale, créée en 1933 pour venir en aide aux invalides de guerres en particulier aux « gueules cassées » de la Grande Guerre. La Loterie nationale a connu un grand succès après la Seconde Guerre Mondiale lorsque le tirage devint hebdomadaire jusqu’en 1954 où elle a été concurrencée par le PMU (le tiercé). En 1976 naît la « Française des Jeux » avec le Loto suivi d’autres jeux de tirages : EuroMillion, Jocker+, Kenno etc. En 1989 se sont ajouté les jeux de grattage (jeux instantanés) avec entre autre le « Millionnaire » et Cash. En 1999 est lancé en collaboration avec TF1, le Tac-O-Tac, à la fois jeu de grattage et de Tirage. Puis en 2009 se sont rajoutés les Paris Sportifs.
Le tabac Ichtertz n’a jamais été un « Point Presse », mais lorsque Mme Hélène Claussner a cessé son activité au 97 de la rue du Général de Gaulle, elle a demandé à ce qu’il veuille bien reprendre la mise a disposition du journal « Les Dernières Nouvelles d’Alsace ».
Dans les années 2000 s’est ajoutée une nouvelle activité : Le point relais. Cette activité, tout à fait accessoire au début, le volume de stockage ne devait pas dépasser 1 mètre cube s’est considérablement accru avec le développement du commerce en ligne (e-commerce).
Tabac, jeux, colis, journal, colis et également une très grande disponibilité (le bureau de tabac était ouvert du lundi au dimanche midi avec juste une pause le jeudi après-midi) ont permis de fidéliser une clientèle régulière.
C’est devenu un point de convivialité, une amitié s’est créée entre les clients et Jacqueline, puis Régine et de Rémy et maintenant Emilie. Ils viennent quotidiennement, même sans achat échanger les derniers potins.
Depuis 2017, c’est Emilie, la fille de Rémy et de Régine, la 4ème génération de la famille Ichtertz, qui tient ce bureau de tabac.