La Boulangerie Rohmer
Période : 1960 à 1969 : années 60
La boulangerie Rohmer.
Document : La boulangerie Rohmer.
La boulangerie ROHMER, une des plus anciennes boulangeries de France. En effet, le linteau situé sur la porte du n° 56 rue du Général de Gaulle porte les initiales de Martin Witz et la date de 1602. Elle était à l’origine installée dans le « quartier rouge » près de l’Eglise Saint-Etienne de Rosheim. Grâce aux archives personnelles conservées, aux documents historiques et avec l’aide précieuse des généalogistes de Rosheim, Paul ROHMER a pu reconstituer l’arbre généalogique de sa famille depuis le 17ème siècle. De tradition ancestrale – 16 générations depuis 1602 !
La photo, prise vers 1920, nous montre l’état des lieux il y a environ un siècle, avec sa vitrine caractéristique. Sur le pas de la porte, Victor Witz (1868-1930), qui a tenu la boulangerie de 1894 à 1921. Par la suite, plusieurs transformations en 1957 (suppression de l’escalier et de la porte cochère), 1974 et 1999 ont abouti à l’état actuel.
La fille de Victor Witz, Eugénie (1904-1990) épousa Joseph Rohmer en 1924 et c’est lui qui continua la boulangerie. Avant lui, 5 Joseph Witz se sont succédés à la tête de la boulangerie de 1682 à 1863 et des branches secondaires de a famille se sont développées comme la famille Burger qui a elle aussi repris le métier de boulanger, la branche qui s’est installée à Mulbach-su-Bruche et celle qui a exporté les spécialités familiales dans le Connecticut aux Etats-Unis.
André Rohmer, est né le 23 octobre 1932. À l’âge de 14 ans, il a fait son apprentissage dans la boulangerie Keller à Mutzig, jusqu’en 1949. Par la suite, pour compléter sa qualification, il a occupé plusieurs emplois dans différentes boulangeries, à Obernai et même jusqu’à Paris. En avril 1953, il a épousé Pierrette Modry de Rosheim, et a ouvert une boulangerie à Schiltigheim. En 1957, le couple a repris la boulangerie familiale à Rosheim. Pendant de longues années, André Rohmer a été membre du comité de la corporation des boulangers de la région de Molsheim, et il a officié comme jury d’examen pendant 37 années.
Fier de montrer son arbre généalogique, il rappelle : « Un de mes petits-fils en est à la 16e génération de boulangers ! » et ce n’est n’est pas peu dire, il n’a pas moins de 8 boulanger dans sa descendance. André et Pierrette ont eu 7 enfants dont 5 ont exercé dans la « Boulange ».
– Joseph, décédé en 2025, était boulanger à Duppigheim. les fils de Joseph, Gabriel et Didier également appris le métier : Gabriel a repris la boulangerie de Duppigheim et ouvre une boulangerie à Duttlenheim.
– Théophile, est boulanger à Meistratzheim, son fils Jérémy était également boulanger, mais a quitté le métier.
– Paul, a repris la boulangerie de Rosheim tenue actuellement par son fils Guillaume.
– Cécile sa fille a toujours travaillé dans la boulangerie de Rosheim et son fils avait démarré une boulangerie en Bretagne
– Pierre, bien que n’étant pas boulanger, mais boucher a développer les rayons traiteur de Rosheim et du Socca d’Ottrott.
Très impliqués dans le métier et reconnus par le pairs, André, Joseph et Paul ont été tour à tour président de la corporation des boulangers de la région.
Paul (1959-2011) a repris la boulangerie de Rosheim en 1986 et la fera prospérer jusqu’à son décès prématuré en 2011. Il diversifiera ses activités en créant des épiceries :
– une à Ottrott-le-Haut, appelée Socca
– l’autre à Rosheim, presque en face de sa boulangerie au 196 de la rue du Général de Gaulle, à l’emplacement de l’actuel Meyerhoff une « Epicerie du centre ». Cette épicerie était fort utile aux habitants de Rosheim ne disposant pas de moyen de locomotion pour faire leurs achats au supermarché à l’entrée de la ville.
Une spécialité incontestée de la boulangerie Rohmer est le Ropfkueche, la fameuse viennoiserie aux noix et aux amandes qui fait la renommée de Rosheim.
Comme son nom l’indique, le Ropfkueche est un gâteau dont la pâte briochée a été « déchirée ». Inspirée du kougelhopf, du streussel et du langhopf, cette spécialité joue sur le contraste de la texture, de la mâche et du goût. Elle se compose d’une abaisse moelleuse et allégée, coiffée d’un mélange sucré qui croustille à la sortie du four. Ça craque sous la dent puis ça rebondit sur la langue. Lorsqu’il cessa son activité, le boulanger Albert Meyer confia la recette à André Rohmer pour perpétuer la tradition. Le ropfkueche a été présenté aux quatre coins du pays, de Lyon à Paris, de Châteauroux à Lille. Il est régulièrement servi aux réceptions données à Rosheim ou lors de manifestations dans le piémont. Un concours destiné aux ménagères est organisé tous les deux ans par l’Association des professionnels du canton de Rosheim.
Après le décès de Paul, c’est son épouse Nathalie qui prend le relai et en assure la gérance jusqu’à sa retraite.
C’est maintenant leur fils Guillaume, avec son épouse Christelle, qui a pris la relève de son père et de son « papy ». Ils incarnent la 16e génération de boulangers, et ce n’est peut-être pas fini : leurs deux petits garçons « aiment bien » aussi le ropfkueche.
Actuellement, en août 2025, l’entreprise Rohmer compte 16 employés et 3 apprentis à Rosheim, 2 à Ottrott et 2 à Duppigheim.