Les Câbleries d'Alsace et de Lorraine

Période : 1960 à 1969 : années 60

En 1960, M Cote, un jeune homme, plus aventurier que câbleur, rachète l’ancien site de la SAPIT au bout de la rue du général De Brauer. Les Câbleries d’Alsace-Lorraine sont nées. Auparavant, un atelier de transformation de câbles d’acier existait dans un ancien corps de ferme à Vendenheim où des anciens tisserands de Rosheim sont allés apprendre le travail de fabrication d’élingues. Le tout est alors transféré à Rosheim et la production démarre pleinement en janvier 1961.

A l’époque les besoins en câbles et élingues étaient importants : la sidérurgie, les forges, les mines, la construction mécanique et l’armée en étaient de gros consommateurs.

En 1962 on est passé de 15 à 30 salariés, les marchés se développent et l’idée de fabriquer des câbles fins de « quincaillerie » prend forme. Il faut donc investir, acheter des machines, ce qui implique une gestion financière très stricte, un développement technique important et une vision commerciale plus large. Un esprit maison est déjà bien installé, certains événements sont fêtés, tout personnel confondu, sur les airs d’accordéon de Lucien (Lehn) et de Raymond (Drissler).

En 1966, les Câbleries d’Alsace et de Lorraine, CAL en abrégé, deviennent une S.A. (Société Anonyme) avec à sa tête Marcel Gillet et son équipe d’encadrement : Gérard Garnier, le premier directeur commercial et René Fischer, directeur technique.

M. Gillet avait quitté  la câblerie Stein créée en 1827 à Danjoutin, pour celle de Rosheim. Il été venu avec une jeune secrétaire de Danjoutin, Lydie,  qui épousa René Fischer.en 1964.

La branche « négoce » se développe avec la revente d’accessoires de levage et de nouveaux types d ‘élingues sont créés. L’expérience et le savoir faire des hommes pour qui épissures, estropes, culottage deviennent des spécialités reconnues. De nouvelles machines sont implantées ainsi qu’un atelier de mécanique et un laboratoire d’essai destiné à tester matières premières et produits finis ce qui permet de s’attaquer à des créneaux plus exigeants tels que le nucléaire (levage jusqu’à 600 tonnes), la SNCF et l’armée.

En 1970, un nouveau hall de 1200m² avec un quai de chargement est construit. Une filiale est ouverte à Lyon pour mieux couvrir le marché français. L’effectif passe à 70 salariés. La production porte sur tout ce qui touche à la manutention. Des études sont menées pour apporter des solutions spécifiques aux délicats problèmes de manutention lourde et dangereuse dans toute l’industrie française. La vente à l’étranger se développe aussi. Un comité d’entreprise voit le jour, il s’implique pleinement dans la vie de l’entreprise.

En savoir plus : Les câbles produits.

un des premier catalogue de la câblerie dans les années 60

Illustrations :

1 – Enseigne des Câbleries d’Alsace et de Lorraine, réalisée dans les ateliers par M. René Ficher et Lucien Lehn. Cette enseigne a été conservée, elle orne le mur du groupe scolaire du Rosenmeer qui a été construit sur l’espace libéré après la démolition des ateliers de la câblerie.

2 – Le concierge de la SAPIT puis de la câblerie habitait la grande maison au fond de la rue du Général De Brauer (photo des années 1930). Lucien LEHN était le dernier concierge de la SAPIT et le premier des Câbleries.

3 – Annonce publicitaire des Câbleries parue dans le bulletin municipal de 1969.

4 : Le nouveau hall avec le quai de chargement construit dans les années 1970.

5 : La câblerie  avant sa démolition, vue du haut de la rue du Général De Brauer.

6 : Fabrique d’une estrope ou câble sans fin. On reconnaît Pierrot Rohmer, Syda Joseph, Fuger Jean et Arnold Gérard.

7 : Réglage d’un galet d’une câbleuse, à la manœuvre René Fischer. Photo Alice Bommer.

8 : Confection d’épissures, à gauche René Wantz. Photo Alice Bommer.

 

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