...de l'illusion tricolore au malaise alsacien...

Période : 1ère Guerre Mondiale (1914-1918)

« Il est plus facile de faire la guerre que la paix » déclarait Georges Clémenceau dans son discours de Verdun le 14 juillet 1919.

L’article 51 du traité de Versailles précise que « les territoires cédés en 1871 sont réintégrés dans la souveraineté française ». Le traité entre en vigueur le 10 janvier 1920, mais les départements sont déjà reconstitués par la loi du 17 octobre 1919. 

Les retrouvailles avec les Français après 47 ans de gouvernement germanique sont en demi-teinte. Les fonctionnaires français, appelés en renfort pour remplacer les Allemands expulsés de l’administration, sont encouragés par une prime comme dans les colonies. Ils sont étonnés de découvrir que les Alsaciens ne parlent que très peu le français.

Pour l’administration française, la priorité est de connaître et aimer la France, son histoire, sa géographie, sa culture et surtout sa langue. Mais à l’issue de la guerre, à peine un Alsacien sur dix maîtrise le français. Mais avec avec la politique de francisation (« la méthode directe »), le français fait des progrès… L’histoire régionale est réécrite dans un esprit délibérément pro-français dans de nombreux ouvrages dont celui de Hansi. L’Etat et diverses associations s’efforcent de diffuser la culture française en multipliant les initiatives: conférence, cours du soir, projections de film…

Le service militaire dans l’armée française est introduit en Alsace à partir de 1920.

Mais ce sont les menaces sur le Concordat qui provoquent le plus grand mécontentement. Après la victoire du Cartel des Gauches en 1924, la volonté du Président du Conseil, Edouard Herriot, d’abroger le Concordat et les lois sur l’enseignement religieux provoque une grande agitation dans la région. A la suite de manifestations massives (plus de 50 000 manifestants pour la seule ville de Strasbourg, le 20 juillet 1924 !) et d’une grève scolaire très efficace, le gouvernement abandonne son projet.

1 – Georges Clémenceau à Strasbourg en novembre 1919, avec, à droite Alexandre Millerand. ©Coll. part.

2 – Carte postale française illustrant « La première leçon de Français en Alsace reconquise ». ©Coll. part.

3 – Le 18 janvier 1919, le Maréchal des Logis Henri Auger, est chargé d’assurer l’enseignement à l’école de Rosheim.

4 – L’instituteur militaire Henri Auger présente, au côté du maire Joseph Meyer, les enfants des écoles et  les Sœurs Enseignantes au Commissaire Général de la République Alexandre Millerand lors de sa visite officielle du 10 mai 1919. ©Coll. part.

5 – L’Histoire de l’Alsace, ouvrage de Hansi publié en 1919. ©Coll. part.

6 – Les soldats de la classe 1900 de Rosheim, comme ici Emile Heydler, après avoir effectué leur service militaire en 1918 dans l’armée impériale allemande, font leur service militaire en 1920 dans l’armée française. ©Coll. part.

7 – Les conscrits de la classe 1901 de Rosheim, sont les premiers à poser en 1921 devant le drapeau français, avant d’effectuer leur service militaire dans l’armée française. ©Coll. part.

8 – Les promesses non tenues de Joffre : sur cette carte postale de 1915, il apporte le baiser de la France, sur celle de 1925, à l’annonce de l’abrogation du Concordat, l’inquiétude…©Coll. part.

Référence : Rosheim 1914-1925 Après la guerre le retour Alphonse Troestler

Collection : La 1ère Guerre Mondiale