En raison du blocus que l’Entente lui impose, l’Allemagne impose à la population des restrictions dans les denrées alimentaires et de nombreuses réquisitions. Des cartes de rationnement sont mises en place par l’administration.

Même les pommes de terre, base de l’alimentation à la campagne, sont rationnées. Les paysans sont obligés de livrer une bonne partie de leur récolte et chaque famille n’a droit qu’à 20 kg par semaine.

La guerre est financée par l’emprunt : pas moins de neuf appels à souscrire sont lancés entre octobre 1914 et 1918. Les trois premiers d’un montant de 5 à 7000 marks sont votés par le conseil municipal sans long débat par peur de l’autorité militaire allemande.

En dehors des souscriptions qui épuisent les finances municipales, les habitants sont sans cesse sollicités pour des collectes  et des appels à dons. Les enfants des écoles sont invités à faire du porte-à-porte et la presse dresse la liste des donateurs – Rosheim livre, en 1915, 50kg de lard fumé et autant de saindoux.

Les instituteurs, les religieuses et les élèves sont mis à contribution : la guerre se traduit par l’absence de plusieurs maîtres réquisitionnés par l’armée, l’attribution aux élèves de nombreux jours de congés pour participer aux travaux agricoles, et leur mobilisation pour effectuer des tâches patriotiques. Le Kreisdirektor encourage les cours du soir pour les jeunes gens dans le but de « donner des rudiments de connaissance sur le fonctionnement de l’Etat, exalter les vertus de l’amour de la Patrie et de la fidélité à l’Empereur ».

En 1915, les autorités recherchent des volontaires pour assurer des cours sur la guerre. Charles Kuntz répond à l’appel, mais ne traitera que des sujets anodins. Les Soeurs de Ribeauvillé qui tiennent l’école des filles se montreront plus audacieuses dans leur programmation : les causes de la guerre, les actions de nos troupes depuis 1914, l’état de nos forces et les buts de guerre de l’Allemagne.

Le personnel enseignant est investi d’une mission morale et patriotique. Le Kreisdirektor s’adresse aux parents par l’intermédiaire des maires en déclarant « Il est nécessaire en ces temps de guerre, de se serrer les coudes tant les autorités politiques et religieuses que les instituteurs. Les enfants doivent être élevés dans la crainte de Dieu et l’obéissance à l’Eglise et à l’Etat ».

1 – Cartes de rationnement utilisées en Alsace durant la guerre. ©Coll. part.

2 – Affiche pour les emprunts de guerre. Ici celle pour le 7ème emprunt de septembre 1917. (AVES)

3 – Fanion de promotion pour le 7ème emprunt de guerre figurant le général Hindenburg. (AVES)

4 – Carte postale illustrant l’engagement des enfants dans la guerre. ©Coll. part.

5 – Les bâtiments et la porte de l’école après les travaux de 1913. ©Coll. part.

6 – Charles Kuntz (1865-1946) instituteur puis directeur d’école, présent à Rosheim depuis 1906.

7 – La fête de Noël dans la famille du combattant, carte postale de 1914. ©Coll. part.

Référence : Rosheim 1914-1925 Après la guerre le retour Alphonse Troestler

Collection : La 1ère Guerre Mondiale