Après quatre années de guerre, au matin du 18 novembre 1918, une messe d’action de grâce est célébrée avant le départ des soldats du régiment bavarois d’infanterie qui était en cantonnement à Rosheim.

Chronique paroissiale du curé Vierling : « Dans la nuit du 17 au 18 novembre nous eûmes pour la dernière fois à assumer le cantonnement d’Allemands. Ils quitèrent la ville à 10h. C’était lundi. Vers midi on hissa sur la mairie le drapeau français. Le conseil municipal se tenait en costume de fête au balcon, une bonne partie de la population était rassemblée sur la place; tous chantaient la Marseillaise. Quelqu’un (selon certaines source, le maire Joseph Meyer lui-même, mais plus sûrement le docteur Ledoux) jeta les bustes des empereurs Guillaume Ier et Guillaume II du haut du balcon sur le pavé de la place. La ville était merveilleusement décorée de drapeaux tricolores. C’était étonnant de voir avec quelle rapidité les gens avaient pu, en cachette et malgré la pénurie de tissu, fabriquer une telle quantité de drapeaux …

… Vers 15 heures, arrivèrent en vélo, les premières patrouilles françaises de la direction de Grendelbruch. En les apercevant, les gens perdirent leur sang froid. Vers 17h, arriva le gros, un bataillon du 2ème Régiment d’Infanterie, avec colonel, drapeau et musique régimentaire. Tout ce qui pouvait marcher était allé à leur rencontre dans la Steige. Le cortège se dirigea en descendant vers la ville jusqu’à la mairie. La liesse était indescriptible, même les gens habituellement calmes qui voulaient attendre l’évolution des choses, furent entraînés. »

Témoignage du Dr Pierre Ledoux : « Puis, débouchant de la porte du Zittgloeckel, arriva le 2ème Régiment d’Infanterie, musique et drapeau en tête, le colonel Romani sur son cheval. Les poilus, en tenue bleu horizon, défilèrent au son de « vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine ». Le régiment s’aligna sur la place de la mairie et ce fut la première Marseillaise depuis 48 ans… »

1 – L’office religieux célébré le matin du 18 novembre sur la place de l’hôtel de ville pour les soldats bavarois par le vicaire Voegelé. 

2 – Le drapeau français est hissé sur la mairie.

3-4 – L’arrivée des français , colonel et musique en tête.

Référence : Rosheim 1914-1925 Après la guerre le retour Alphonse Troestler

Collection : La 1ère Guerre Mondiale