Le garage Jost
Période : 1960 à 1969 : années 60, 1970 à 1979 : années 70
Le Garage Jost
Le document : Le Garage Bernard Jost.
L’aventure a commencé en 1927 quand Edouard Joseph Jost (1904-1975), appelé Joseph, fils d’un maréchal-ferrant de Bischoffsheim a démarré un commerce et la réparation de vélo à l’actuel 38 rue du Général de Gaulle de Rosheim (qui était alors encore le numéro 138) après son apprentissage chez Bugatti.
Après la guerre, il connut un développement rapide avec la mécanisation du cycle, les motocyclettes commençaient à faire leur apparition. Dès les années 1950 on est passé du vélo à la Mobylette, M. Joseph Jost devint agent Motobécane et vendait des Mobylettes dont la fameuse Bleue avant de se lancer dans le commerce et la réparation de voitures.
Le fils de Joseph, Bernard (1934-2016) a apprit le métier avec son père et passa son brevet de maîtrise. En 1958, il épouse Alphonsine Gremmel de Bischoffsheim et le jeune couple s’installe dans les locaux du garage et continue l’affaire démarrée par son père.
Pour alimenter ces mécaniques, il fallait du carburant et donc l’installation d’une station service avec du « 2 temps » (mélange essence/huile) pour les mobylettes et de l’essence pour les voitures. Au départ M. Joseph Jost vendait et réparait des voitures Citroën, la 2 CV se vendait bien suivi des AMI 6, surtout le modèle break qui équipait de nombreux commerçants et artisans. Les plus aisés roulaient en DS, le véhicule de prestige de l’époque. Mais les locaux étaient étaient exigus et les réparations étaient souvent effectuées dans la rue, devant le magasin.
Bernard s’était lancé dans l’entretien des systèmes d’injection de poids lourds et de nombreux entrepreneurs locaux lui confiaient l’entretien de leurs camions, ce qui encombrait d’autant plus la rue du Général de Gaulle. Il a fallu trouver une solution et au début des années 1960, un nouveau garage a été construit en face, au numéro 29 de la rue du Général de Gaulle. Cette construction, toute en hauteur permettait à la fois l’hébergement de la famille Jost et l’entretien de camions.
Mais l’expansion du garage était telle que les locaux au centre ville ne suffisaient plus, un nouveau garage avec sa station service Total a été construit en 1968 à l’entrée Est de la ville, à l’actuel 8 avenue de la Gare qui était encore à l’époque l’avenue du Général Leclerc. Le garage Jost devient la société Jost S.A. en 1967 et employa jusqu’à 13 ouvriers et apprentis.
Dans les années 1960-1970, le marché automobile se portait très bien, les voitures devenaient abordables et tous les ménages cherchaient à s’équiper. Le garage Jost, devenu agent Peugeot, une marque reconnue pour son sérieux et sa qualité procurait aux habitants de Rosheim, la voiture dont ils rêvaient ou dont ils avaient besoin. La gamme était très large : 104 pour les plus jeunes, 204 puis 304 en version berline pour les ménages moyens et en break pour les commerçants et artisans, 404 puis 504 et même 604 pour ceux qui voulaient se faire plaisir. Pour répondre à la demande un jeune magasinier, Maurice Modry, devint vendeur de voitures. A la clientèle des particuliers, il faut également ajouter les professionnels. Le garage avait une très bonne réputation pour le Diesel et les camions. Il devint l’agent local des camions Unic/Fiat/OM. Certaines années, l’activité poids-lourds était aussi importante que l’activité voitures personnelles.
Le garage du centre ville, au 38 de la rue du général de Gaulle n’est pas resté inoccupé longtemps. En 1973, il est devenu un commerce de moto-culture (tondeuses) de cyclomoteurs et de vélos tenu par Michel Guillotin. A son départ à la retraite, en 1997, le fils de Michel Guillotin, Patrick, a repris son commerce en se spécialisant exclusivement sur le vélo jusqu’à sa fermeture définitive en 2024.
Christine, la fille de Bernard Jost, a toujours travaillé avec ses parents. Elle y était employée depuis 1976 et pris naturellement la succession de ses parents à leur départ à la retraite. Sa sœur Evelyne est venue la rejoindre en 1994. Elles ont continué l’exploitation du garage et de la station service jusqu’au départ à la retraite de Christine et de la plupart des salariés en 2019.
Mais Bernard avait également une autre passion, il avait obtenu son brevet de pilote monomoteur. Lorsque la météo le permettait, il survolait la région, ou, lorsqu’il s’accordait quelques jours de congés, les reliefs beaucoup plus tourmentés des Alpes. Il avait trouvé ses marques à l’altiport de Megève après avoir complété son brevet de pilote d’aviation privée par l’indispensable option vol de montagne.
En savoir plus : Les 70 ans du garage Jost.