1918 : les dernières épreuves ...
Collection : La 1ère Guerre Mondiale
Période : 1ère Guerre Mondiale (1914-1918)
Le début de l’année 1918 semble favorable aux armées allemandes. Le traité de Brest -Litovsk, signé le 3 mars 1918, leur permettent de porter tous leurs efforts sur le front Ouest et les offensives de mai leur permet de parvenir à 80 km de Paris, mais sans pouvoir concrétiser leur avancée. La situation s’inverse à partir de l’été 2018. Les Alliés sous le commandement de Foch contre-attaquent et ne cessent d’avancer.
A Rosheim, l’année 1918 est pénible : présence militaire, réquisitions, ultimes conscriptions. La fabrique de munitions travaille jour et nuit et emploie de jeunes ouvriers (15 à 17 ans pour les garçons, 15 à 24 ans pour les filles).
En février 1918, plus de 600 hommes, astreints au service auxiliaire (Hilfsdienst) arrivent de toutes les parties de l’Empire. Ils établissent près de la gare des baraquements et un énorme dépôt de matériel du Génie (Pionierpark). Près de la porte du Lion, ils aménagent un parc plus modeste et un hôpital de campagne (Feldlazarett) qui pouvait recevoir quelques 600 malades.
En août 1918, l’épidémie de dysenterie qui a éclaté dans la Ruhr a été amenée à Rosheim par les hommes du Hilfsdienst. En peu de temps, 120 personnes furent atteintes. D’autre épidémies suivirent en particulier le typhus et la « grippe espagnole ». A l’hôpital (Feldlazaret) il y avait de 400 à 500 malades auxquels il manquait à peu près tout.
L’état civil de 1918 recense 165 décès à Rosheim (contre 63 en moyenne les années précédentes) dont la moitié parmi les hommes du Hilfsdienst.
1 – Le 19 février 1918, le maréchal Hindenburg, général en chef de l’armée allemande, passe en revue la 26ème division d’infanterie sur les prés entre Mutzig et Dorlisheim avant de visiter la Feste (Fort de Mutzig). ©Coll. part.
2- Stand de tir dans la carrière du Bruderberg début 1918. ©Coll. part.
3 – A Rosheim, les conscrits de la classe 1900, la dernière incorporée, posent devant leur drapeau aux couleurs de l’Empire début 1918. ©Coll. part.
4 – Après leur incorporation dans l’armée allemande à Swinemünde (Poméranie) en juin 1918, quelques Rosheimois de la classe 1900 se retrouvent à Jüterborg (Brandebourg). ©Coll. part.
5 – Mais la vie continue et connaît même quelques parenthèses culturelles : l’ensemble orchestral (Orchestervereinigung), créé et dirigé par Antoine Reibel (1900-1924), ici au centre avec son violoncelle, donne son premier concert avec sa quinzaine de musiciens, le 17 février 1918 dans la cour du restaurant Goldbach (actuellement Zittgloeckel). ©Coll. part.
6 – Construction d’une baraque par les membres du Hilfsdienst en 1918. ©Coll. part.
7 – Soeur Evodia, née Olivia Fröhle (1873-1952), soeur de la Charité de Saint Vincent de Paul, en fonction à l’hôpital de Rosheim de 1894 à 1952. Le Dr Pierre Ledoux la cite dans son témoignage de 1918 : » A la disette s’ajoutait une pénurie de matières premières …les habits et le linge ne pouvaient plus être lavés et nettoyés : on manquait de savon… Dans ces conditions de sous-alimentation et de mauvaise hygiène malgré la vaccination à laquelle fut soumise la population civile, l’épidémie de dysenterie prit des proportions inquiétantes …Pour les soins infirmiers, nous avions recours à une soeur garde-malade de l’hôpital, soeur Evodia. Elle était très dévouée et de bon conseil… ». ©Coll. part.
8 – Emilie Strub avec sa coiffe, une des nombreuses victimes de la dysenterie décédée à Rosheim en 1918 à l’âge de 29 ans, 2 jours avant le décès de sa mère. ©Coll. part.
Référence : Rosheim 1914-1925 Après la guerre le retour Alphonse Troestler
Collection : La 1ère Guerre Mondiale